Le passé de notre paroisse

D'abord possession de l'Hospice du Grand-Saint-Bernard, le prieuré de Semsales, cité pour la première fois par écrit en 1177, ( bulle du Pape Alexandre III ) - mais déjà cité en 1170 - comptait quelques fermes ( sept ), une église modeste et un curé, et formait par conséquent une paroisse. Les terres du prieuré s'étendaient au début jusqu'au ruisseau de la Sionge, avant la Joux-des-Ponts ; la limite passait ensuite au sommet des Alpettes et du Niremont ; puis le ruisseau du Dâ formait une limite naturelle jusqu'à la Broye , longeait le ruisseau des Rogigues vers la Verrerie, passait au Gros Sauvage, pour rejoindre enfin le ruisseau de la Sionge.

A cette époque, le prieuré possédait aussi une pièce de terre à Vevey. Elle était en vigne et devait fournir le vin de messe et celui de la communauté. Elle fut vendue après 1848.

En 1333, pour mettre fin aux nombreux conflits avec la seigneurie de Rue, Louis de Savoie confirma par écrit les droits accordés au Prieuré de Semsales et à ses habitants.

En 1349, le Comte Pierre de Gruyères donna au Prieuré de Semsales la partie dite d' " Entremonts " , versant sud des Alpettes et du Niremont et versant nord-ouest du Moléson ; désormais, la limite atteignait donc presque le sommet du Moléson, puis suivait la crête vers Teysachaux, jusqu'à Tremetta, avant de redescendre vers la Trême.

Le Prieuré et ses biens ont été attribués au Chapitre de Saint Nicolas de Fribourg entre 1602 et 1622, d'abord en faveur de l'Hôpital des Bourgeois de la ville, jusqu'en 1746, puis au Chapitre lui-même. Maintes péripéties, dont voici quelques détails, ont compliqué ce transfert : " Les prieurs du Val d'Aoste se souciaient peu des bénéfices situés hors de la Savoie, ce qui explique en partie l'abandon des paroisses situées dans le canton de Fribourg. Mais en partie seulement, car les circonstances politiques eurent aussi leur influence.

Depuis que Fribourg s'était libéré de la Savoie en 1536, les seigneurs de la ville et le chapitre de Saint Nicolas tentaient de mettre la main sur les bénéfices de Semsales, Avry, Sâles, Sévaz, Farvagny et Vuisternens-en-Ogoz, tous dépendants du Grand-St- Bernard.

Par la suite, vu la difficulté qu'il y a de recouvrer les pensions, le Prévôt du Grand St- Bernard et le chapitre de Saint Nicolas font une nouvelle transaction en date du 4 décembre 1602. Le chapitre versera 1550 ducatons - dont 700 ducatons provenant du bénéfice de Semsales, Avry et Farvagny - et le Prévôt abandonnera tous ses droits sur les bénéfices de Fribourg.

 

Cette transaction est désavouée en 1604 par le chapitre de Mont-Joux. En 1610, le Prévôt Tillier demande au Saint-Siège de ratifier les aliénations faites. Les seigneurs du Valais reçoivent en 1621 quittance du versement fait par Fribourg.

Armoiries de la Maison du Grand-St-Bernard reprises de celles de notre commune.

Pourtant, en 1637, le Prévôt Viot et le chapitre de Mont-Joux tentent de rentrer en possession des paroisses aliénées. Ils envoient à Fribourg deux délégués avec mission de faire casser la vente, parce qu'elle a été faite sans le consentement du chapitre. Cette démarche n'aboutit pas. Dès lors, le Prieuré de Semsales dépendra du chapitre de Saint Nicolas à Fribourg et ceci jusqu'en 1925.

De 1630 à 1635, fut édifiée la 3ème église, (celle que l'on appelle " l'ancienne église "), dont il ne subsiste que la tour restaurée.

Après 1789, lors de la Révolution Française, sous le régime de la Terreur, Semsales accueillit dans l'ancienne cure de " la Villette " - vaste maison de bois, comptant dix-huit chambres - environ 60 prêtres français immigrés. En septembre 1865, les Semsalois construisirent un oratoire aux Prévondes.

Dès 1868, sous l'impulsion du Rd prieur Conus, débuta l'édification de la chapelle du Niremont.