Les Saint protecteurs de nos paroisses

Introduction historique

À l'instar des autres chrétiens, les Semsalois ont ressenti, dès les origines, le besoin d'avoir des modèles, d'être guidés et protégés par l'un ou l'autre des Saints, témoins et figures de proue, qui ont marqué la vie de l'Eglise. Il ressort des origines de l'Hospice du Grand-Saint-Bernard qu'avant l'année 1100 déjà, une église-hospice, dédiée à Saint Nicolas, s'élevait sur le sommet du Mont-Joux (au col du Gd St Bernard). Il paraît par conséquent plausible que Saint Nicolas fut le Patron du premier sanctuaire du Prieuré de Semsales.

Les écrits de nos archives paroissiales relèvent que, dès la construction de l'ancienne église, vers 1635, celle-ci fut dédiée à Saint Nicolas et à S. Sébastien, celui-ci ayant été choisi pour protéger les habitants de la peste. La paroisse a choisi ces deux mêmes Patrons lors de la consécration de la nouvelle église, en 1926. Deux fresques de Severini les représentent, face aux fidèles, de part et d'autre du chœur (voir photo p 38).

Notre Paroisse est, de plus, consacrée à la Vierge Marie, fait qui est relevé dès 1869, à l'occasion de la bénédiction de la chapelle de Notre Dame du Niremont.

" Mr le Curé de Châtel monte à la tribune, devant la chapelle, et, d'une voix résonnant jusqu'au village, prononce un sermon qu'il faut avoir entendu pour en avoir une idée ! Je clos la cérémonie par une consécration de la Paroisse à la Vierge du Niremont. Et l'on en redescendit comme du troisième ciel. " ( extrait des archives paroissiales : compte-rendu de la journée par Dom Pierre-Alexandre Conus, prieur à l'époque )

Voici ce que ce que l'on sait aujourd'hui de la vie de nos Saints Patrons :

Saint Nicolas de Myre, évêque

Fêté le 6 décembre

Peu de saints ont conservé au long des âges un culte aussi populaire que S. Nicolas, dont on peut dire qu'il est vénéré dans le monde entier, de l'Orient aux Etats-Unis d'Amérique, et de l'Italie, où ses reliques sont conservées à Bari (Pouilles) depuis 1087, aux Pays scandinaves, où il est devenu une sorte de personnage mythique (Père Noël). 0r, il faut avouer que cette popularité procède uniquement de récits légendaires, car on ne sait rien sur S. Nicolas, sinon qu'il fut évêque de Myre, l'actuel village de Dembré sur la côte sud de la Turquie, aux environs des années 320 à 340.

En l'an 1087, des marchands napolitains ont volé les reliques de S. Nicolas à Myre en Turquie et les ont transportées à Bari dans les " Pouilles " en Italie. Là commence la légende : il fallait bien qu'on dise pour quelles raisons Nicolas était remarquable de sainteté. On inventa des histoires pour frapper les imaginations et attirer les pèlerins. Il fallait que les reliques soient rentables.

Nourrisson, le petit Nicolas refusait le sein de sa nourrice pour jeûner le vendredi. Il achète au boucher un lot de saucisses confectionnées avec la chair de 3 petits enfants qui s'en allaient glaner au champ, et leur redonne vie en les rendant à leurs parents. A des parents désargentés qui livraient leurs filles à la prostitution, Nicolas offre une dot de rachat, qui leur permet de les marier honnêtement. Après plusieurs jours de pêche, des pêcheurs rentrent au port avec le cadavre d'un matelot. Nicolas le touche et le remet vivant à ses compagnons. Pris dans une tempête, un navire transportant une lourde cargaison de blé, est dérouté, et, sur un signe de Nicolas, vient s'échouer au large de Myre, pour nourrir le pays affamé par la sécheresse. De son cercueil vénéré par les foules, s'écoule un onguent merveilleux qui guérit toute maladie, etc., etc.

Parmi les rares documents antérieurs à 1087, qui citent brièvement le nom de Nicolas, évêque de Myre, aucun n'évoque un quelconque miracle du saint évêque. Cependant, une tradition ancienne veut qu'il ait pris part au Concile de Nicée en 325. Mais son nom ne figure pas sur la liste de Pères du Concile. Quoi qu'il en soit, Nicolas appartient à la génération des évêques qui, après avoir subi la Grande Persécution de l'empereur Dioclétien, eurent à réorganiser la vie de leurs communautés, puis à faire face à la crise d'Arius, qui secoua l'Eglise jusqu'en ses fondements. Arius affirmait: " Jésus n'est pas Dieu, mais seulement la plus haute créature parmi les hommes ". Ceux dont les noms demeurèrent en bénédiction dans le souvenir de leurs peuples, avaient certainement été des hommes de grande foi et de grand caractère.

Saint Sébastien, martyr

Fêté le 20 janvier

De saint Sébastien aux saints Nérée et Achille, nombre de soldats chrétiens furent mis à mort lors de la Grande Persécution de Dioclétien. Celle-ci commença par une épuration de l'armée vers l'an 300 : plus aucun chrétien ne put désormais en faire partie.

Milanais d'origine, Sébastien se trouvait à Rome au moment où il eut à choisir entre le service de l'empereur et celui du Christ. On mesure l'enjeu de choix dans une vie dont le ressort était l'obéissance. Désobéir est toujours un drame pour un soldat. Mais il est des heures où, selon la fière affirmation de S. Pierre, " Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes " Actes 5, 29. C'est ce que fit Sébastien. La communauté romaine l'ensevelit avec honneur près du lieu où l'on conservait le souvenir des apôtres Pierre et Paul, à la Catacombe sur la via Appia.

Son supplice a inspiré de très nombreux peintres et sculpteurs: ils avaient enfin un modèle d'un athlète, dont ils pouvaient mettre en valeur l'anatomie, sans blesser la pudeur des fidèles.

Note :

Ces deux textes ont été rédigés pour l'essentiel par les Bollandistes, une équipe de jésuites historiens, qui assurent la publication critique des Acta Sanctorum - les vies des saints - et que publient les missels de semaine avec le texte liturgique officiel de l'Eglise, sous la direction du Père Jounel. Abbé Jean-Marie Peiry Curé du secteur de la Haute-Veveye

Abbé Jean-Marie Peiry

Les consécrations de l'église à la Vierge Marie

Notre histoire ecclésiale nous met en réflexion face aux différentes consécrations faites par des hommes à la Vierge Marie, la Mère de Jésus Notre Sauveur.

Comprenons-en le sens !

Jean-Paul II disait : " Sous l'abri de la miséricorde,nous nous réfugions Sainte Mère de Dieu. "

Nous offrons et consacrons à Marie, d'une manière spéciale, les hommes, les femmes et les nations qui ont particulièrement besoin de cette offrande et de cette consécration.

La puissance de cette consécration dure dans tous les temps, elle embrasse tous les hommes, peuples et nations ; elle surpasse tout mal que l'esprit des ténèbres est capable de réveiller dans le cœur des hommes. Cette consécration est un choix libre de tout baptisé.

Pour l'Eglise, il y eut des consécrations renouvelées à partir du 14ème siècle.

Pour notre communauté, une consécration à la Vierge eut lieu au Niremont à la fin de la construction de la chapelle le 18 juillet 1869 ; elle fut demandée par le Prieur Conus.

En 1954, après la construction de l'oratoire de la Cierne, l'Eglise vivait l'année mariale ; à cette occasion, le Prieur Jean Tena a fait renouveler cette consécration pour Semsales.

Enfin le 15 août 2004, lors de la messe qui marqua l'achèvement de la restauration de la chapelle de N-D. du Niremont, la consécration de la paroisse à Notre-Dame fut renouvelée. Il est entendu que c'est très librement à chacun de nous de prendre conscience que dans le coeur de Marie se manifeste pour tous la lumière de l'espérance. Chanoine Joseph Jordan