La nouvelle église

Élaboration d'un projet

Au 19 août 1905 déjà, le révérend Prieur Molleyres se présente à la séance du Conseil communal et expose que " vu la nécessité de construire une église neuve à Semsales, il y aura lieu de prendre les mesures nécessaires pour voir quels sont les moyens à prendre pour réaliser ce but ". Il dit encore " avoir conféré avec deux architectes à Fribourg et que ces Messieurs arrivent demain pour discuter de la question avec les autorités compétentes en vue d'établir l'emplacement de cette nouvelle église et les plans de cette entreprise ". Mais le Conseil communal répond " que c'est prématuré de faire arriver des architectes avant d'avoir pris une décision entre autorités paroissiales et communales ".

Lors de sa séance du 15 novembre 1905, le Conseil paroissial décide à l'unanimité, sous l'impulsion du même Prieur Molleyres, d'écrire une lettre au Conseil communal, par laquelle il demande pour la construction d'une église nouvelle, une somme déterminée de fr 150'000.- Cette lettre est signée par MM. Joseph Gaudard, secrétaire et Henri Perrin, président. Le 26 novembre 1905, le Conseil paroissial discute de la question d'une commission de bâtisse qui serait composée des deux conseils et de deux membres pris en dehors de ces administrations. On propose MM. Aloys Perrin et Théophile Suchet, f. François, qui seront nantis de cette décision.

Et le 16 décembre 1905, le Conseil communal prend connaissance de cette lettre qui demande à la Commune " les capitaux suffisants pour construire dans le plus bref délai une église neuve. Le Conseil ne croit pas dépasser les ressources de la Commune en proposant, outre les matériaux nécessaires à la construction, bois, pierres de taille ou de maçonnerie, sable, etc. qui se trouvent sur les propriétés communales, la somme de fr 150'000. " Le Conseil paroissial demande en plus au Conseil communal " de se joindre à lui pour former par cette réunion des deux Conseils, la commission de bâtisse. Cette commission serait chargé de se mettre en rapport avec un architecte pour l'élaboration des plans, l'établissement des devis, et, de concert avec l'architecte, le choix des entrepreneurs, l'adjudication et la surveillance des travaux ".Vu l'importance de ces demandes, le Conseil communal veut réfléchir avant de se prononcer et renvoie la réponse à plus tard.

Il faut noter ici le fait que le financement du nouvel édifice n'est pas allé sans poser de problèmes sérieux ; en effet, une telle réalisation représentait à l'époque, pour une modeste communauté villageoise aux ressources financières limitées, un effort colossal, surtout au lendemain de la première guerre mondiale. Pourtant, les autorités sont parvenues à conduire cet énorme projet jusqu'à son terme

Lors de l'assemblée de paroisse du 9 mai 1909, les 184 contribuables présents votent le principe de la construction d'une nouvelle église par 180 " oui " et 4 " non ". L'assemblée du 28 novembre 1909 discute de l'emplacement de la nouvelle église ; il y est décidé de construire sur l'emplacement de " l'ancienne église ", si cette solution s'avère satisfaisante...

Les choses en resteront là jusqu'en 1918... où, sur proposition de M. Joseph Gaudard, désormais syndic, le Conseil paroissial décide de soumettre à l'autorité communale une demande " l'invitant, en raison de la très grande cherté actuelle du bois, à demander à l'autorité cantonale compétente à Fribourg, une coupe de bois supplémentaire de 2'000 mètres cubes, dont la moitié du produit serait versée au fonds de construction de la nouvelle église.

Lors de l'assemblée communale du 25 juillet 1920, les citoyens " accordent à la paroisse une somme de fr 150'000.- pour la construction d'une nouvelle église ".

Une construction à surprises

A l'assemblée du 13 février 1921, les 106 membres présents décident un nouvel emplacement pour la construction de l'église : après enquête auprès de M. Broillet, architecte à Fribourg, la commission de bâtisse propose l'emplacement de l'auberge de la Couronne et de racheter à M. Jules Bard, f. Louis, le bâtiment et le terrain environnant. Le propriétaire accepte finalement pour le prix total de fr 50'600.-

Dans sa séance du 8 avril, le Conseil paroissial fixe au 30 septembre, la fermeture de l'auberge de la Couronne (devenue propriété de la Paroisse et située à l'emplacement actuel.

Assemblée du 22 octobre 1922 

Après le rapport de la commission de bâtisse, dans lequel le Rd Prieur Chanex rappelle le choix de l'architecte (M. Dumas de Romont) et de l'entrepreneur ( M. Masset de Vaulruz ), un exposé détaillé de M. Dumas fournit aux paroissiens une explication circonstanciée des plans ; il précise que le creusage des fondations a réservé une grosse surprise : il faudra atteindre 6 m de profond pour trouver un terrain solide Il sera donc nécessaire de bétonner un radier et des piliers, ce qui va provoquer une dépense de fr 18'000 supplémentaires au devis initial de fr 450'000.- Cette solution est approuvée par l'assemblée.

Assemblée du 7 janvier 1923 : La commission de bâtisse propose de demander aux paroissiens de faire des charrois au prorata de la fortune personnelle imposable ; on décide aussi du sort de l'auberge et de la grange, ainsi que de la surveillance des travaux par une personne neutre et du mode de financement de cette construction ( corvées, coupes de bois, utilisation du fonds de St Nicolas, subside communal et emprunt ) Le procès-verbal de la séance du conseil de paroisse du 18 octobre 1923, précise que " la charpente de la nouvelle église sera entièrement posée le samedi 20 octobre " Assemblée du 27 juillet 1924 : décision est prise d'acheter deux cloches neuves et de conserver les quatre de l'ancienne église. Le dimanche 6 décembre 1925, en la fête de Saint Nicolas, a lieu la bénédiction de la nouvelle église. Les cloches, quant à elles sont bénies le 17 janvier 1926.

La consécration solennelle de la nouvelle église s'est déroulée le 6 décembre 1926.

Quelles cloches !

Plus d'un curieux nous a posé des questions sur les cloches de notre église. Voici donc quelques précisions à ce propos, qui pourront vous intéresser :

Poids en kg Joug Date de la coulée et fondeur

1'730 bois 1870 Treyboux, Vevey

1'480 acier 1925 Rüetschi, Aarau

770 bois 1686 inconnu

460 bois 1870 Treyboux, Vevey

380 acier 1925 Rüetschi, Aarau

220 bois 1870 Treyboux, Vevey

160 bois probablement XV ème siècle

pièce rare de grande valeur.

Restaurations

Entre 1972 et 1980, sous l'impulsion du Rd Prieur Joseph Jordan, le Conseil de paroisse, secondé par de nombreux bénévoles, a organisé deux grandes rencontres afin de resserrer les liens dans la communauté : une broche paroissiale d'abord, en 1967, à l'entrée du pâturage de la Goille aux Cerfs, qui a permis de réunir fr 24'677.- soit une partie des fonds nécessaires à l'électrification des cloches et à la pose des vitraux supérieurs dans la nef ( créés par Yoki ), puis une grande kermesse paroissiale en 1972, dont le bénéfice fut de fr 103'000.- et qui , additionné aux nombreux dons généreux, a permis de financer la restauration intérieure (peinture et statues) et extérieure de l'église ( flèche, et crépi du clocher ). Tous ces travaux ont été effectués dès que les fonds l'ont permis, hormis un emprunt de fr 90'000.-

Les orgues ont été remplacées en 1986 et la place autour de l'église goudronnée peu après. Une nouvelle restauration est actuellement étudiée par le Conseil de paroisse, secondé par une commission de rénovation. L'état de la toiture et des ferblanteries préoccupe particulièrement nos Autorités paroissiales.